En réponse aux appels de l'Eglise : la Mission de Madagascar

 

 

Nos premières sœurs ont œuvré auprès des enfants, des jeunes, des familles et auprès des pauvres, des malades qui ne peuvent pas accéder à une vie décente... Les communautés actuelles continuent ce travail en dépit des difficultés grandissantes : économiques, politiques, sociales...

 

 

           

A droite les trois premières sœurs : Sr Marie Vianney, Sr Gabriel-Marie,

Sr M Céline ; à gauche, Soeur Isabelle, religieuse Trinitaire qui les accueille

Ainsi, la maison centrale à MANJAKANDRINA, où se trouvaient une école maternelle et primaire, ainsi qu'un collège, s'est agrandie d'un lycée afin de permettre aux

jeunes qui le souhaitent de poursuivre des études jusqu'au baccalauréat en ayant le souci de former non seulement les corps, les intelligences, et aussi les cœurs, c'est-à-dire l'ouverture spirituelle à la Parole de Dieu, aux sacrements, à la prière personnelle et communautaire qui permettent de découvrir le désir de Jésus : devenir l'Ami de chacun et l'orienter vers son Père dans un Amour fraternel toujours plus concret par la force de leur Esprit-Saint.

 

Il s'agit aussi de s'interroger sur le sens de son existence, sur le respect de la vie, si malmenée dans toutes les civilisations, l'accompagnement vers le mariage, la consécration religieuse et sacerdotale, le soin et le respect des malades et des vieillards, l'honnêteté dans les relations au travail et dans les échanges économiques... 

Chaque communauté assume en outre un Centre de soins destiné aux personnes malades et âgées qui ont de la peine à se procurer des remèdes, souvent trop coûteux pour leur maigre budget.

Après une visite du Ministère de la Santé, des aménagements importants se trouvent réalisés. Un médecin, une sœur infirmière et des salles adaptées aux soins ont été mises en place. Dès novembre 2011 le service des soins reprendra afin d'encourager petits et grands à mieux gérer sa santé, même en temps de crise alimentaire.

Les sœurs s'engagent encore dans la paroisse, le district afin d'animer les mouvements chrétiens des enfants, adolescents, jeunes et adultes qui veulent approfondir leur Foi, réfléchir à leur vie de famille, de travail, à l'avenir de leur pays ; célébrer dans la prière et la vie sacramentelle les étapes essentielles de toute existence.

En Brousse, à ANTANIMASAKA, la communauté soutient le prêtre qui assure un ministère éprouvant du fait des moyens de communication très difficiles : pistes criblées de trous creusés par l'eau à la saison des pluies et accentués par la nature argileuse de la terre et les charges démesurées des taxis-brousse et camions de ravitaillement.

L'absence d'électrification empêchait le médecin attaché au Centre de soins d'exercer correctement ses fonctions. Il a donc fallu envisager la mise en place de poteaux, fils électriques, transformateurs pour alimenter le territoire. Grâce à l'Association "Électricité sans frontières" et le concours de bénévoles français, la mise en place a pu s'effectuer.

Très vite les habitants ont manifesté le besoin d'installer une école afin de d'assurer le dévelopement de leurs enfants et de les sensibiliser à une culture agraire plus adéquate.

Aujourd'hui, un terrain gagné sur une forêt d'eucalyptus, laisse apparaître une école maternelle et primaire de 10 classes en train de sorti de terre. Non sans une lutte inégale contre les aléas des fondations minées de trous énormes dont on ignore exactement la cause...

Que dire de l'accès à l'eau potable suffisante pour assurer l'hygiène élémentaire à la vie quotidienne ?

 

 

 

 

 

 

 

Passer du creusement d'un puits à mains d'hommes au forage mécanique suppose un changement de perspective dans la  conduite de son travail et de ses relations, comme de son rapport à la nature.

 

Et pourtant, la survie en dépend : on ne peut consentir à voir disparaître en quelques mois les légumes que l'on a réussi à faire pousser parce que l'eau suffisait ; mais lorsque disparaît l'élément vital et que l'on doit transporter seau après seau l'eau à boire, ou servant à se rafraîchir, à faire la cuisine, la lessive, ou abreuver les bêtes, tout devient harassant.

Comparons le creusement d'un puits à mains d'hommes à celui d'un forage mécanique : déploiement d'ouvriers, de matériel, d'énergie et de risques pour aboutir à une efficacité discutable : nappe d'eau ne dépassant pas celle des rizières, donc très polluée ; débit inexistant pendant plusieurs mois de sécheresse... alors que le forage descend au niveau d'une nappe assurant la pérennité du volume nécessaire aux besoins quotidiens et une salubrité liée à la profondeur de la réserve d'eau.

 

Un nouveau district en Brousse sollicite la présence de religieuses :
Le Conseil pastoral, le curé de la paroisse, se joignent à l'Évêque pour réclamer une communauté au district de SOAVIMBAZAHA, dans le diocèse de MIARINARIVO :

- pour favoriser le développement du district

- encourager l'épanouissement de la vie spirituelle de l'être humain.

- assurer l'amélioration de l'avenir des enfants.

- accroître notre enrichissement personnel et celui de nos descendants.

- améliorer notre niveau de vie au plan social, économique et spirituel.

Deux terrains seraient offerts à la Congrégation, mais un sérieux problème se pose quant au financement d'une construction pour l'hébergement de la communauté...

Nous ne pouvons envisager de nouveaux travaux aussi onéreux alors que l'école en Brousse réclame plusieurs années d'investissement pour mener à bien le chantier....

À Soavimbazaha, la communauté des Pères Carmes qui assure le service pastoral possède un pied-à-terre. Peut-être envisageraient-ils une réfection indispensable de l'habitation, si l'on devait s'y installer plusieurs années mais cela suppose sans doute un agrandissement afin que le prêtre et le diacre puissent eux aussi demeurer plusieurs jours lors d'une mission plus importante ?

Un accueil chaleureux, enthousiaste nous a été réservé lors de notre visite dominicale. L'on devine la grande Espérance qui habite le cœur des chrétiens attachés au témoignage de la vie religieuse.

Le Maire de la commune, très dynamique a prévu de faire restaurer les pistes trouées par une Association qui a déjà installé les tas de cailloux aux endroits stratégiques.

Certes, le paysage de cette Brousse a quelque chose de la Sekrem d'un Charles de Foucauld : montagne pelée et brûlée par les habitants qui oublient l'importance des arbres pour sauvegarder l'humidité de la terre ; beauté sauvage des sommets comparables au Gerbier des Joncs, énormes rochers burinés par les intempéries, terre de latérite rouge, vent qui balaie la poussière écarlate en nuages agressifs. 

Toujours, la vie en Brousse réclame des âmes très intérieures, osant affronter la solitude des espaces infinis et attentives à deviner la présence de Dieu manifeste dans une création quasi originelle.