Historique de la congrégation

Au début du XIXème siècle, deux villages de l'Ardèche, diocèse de VIVIERS, voient naître, chacun, une Congrégation. Elles s'uniront en 1949.

Dans la montagne, des habitants de Saint JULIEN DU GUA demandent, vers 1800, à une jeune fille, Suzanne CHARBONNIER, de reprendre l'œuvre des Sœurs du Saint Sacrement, parties à la Révolution. Ils la verraient même religieuse. Suzanne part se former à la Présentation de Marie, chez Mère RIVIER. Avec une compagne, elle fonde en 1810, la Congrégation du Sacré Cœur.

 

En 1816, la paroisse,
sans prêtre depuis dix-neuf ans, reçoit un curé, le Père Claude-Martin COSTE, qui aidera beaucoup les Sœurs.

Sur le plateau ardéchois, le village d'Etables a son curé, le Père Jean- Baptiste CHABANEL, qui propose à Anne DELHOMME, de devenir institutrice, après un stage auprès de Mère RIVIER. Anne souhaitait devenir religieuse.

En 1818, le Père CHABANEL fonde, pour Anne et Françoise ROURE, la Congrégation du Cœur de Jésus et de Marie. La première, Anne, va vivre quelque temps dans la Loire, chez les Sœurs de St Sauveur en Rue, fondées en 1737.

Au cœur de notre vie religieuse la dévotion au Cœur de Jésus...

La Congrégation des religieuses du Coeur de Jésus et de Marie est marquée, depuis son origine, par la spiritualité de "l'Ecole Française" du 17e siècle, dont les maîtres sont le cardinal Pierre de Bérulle, Charles de Condren, saint Jean Eudes et Jean-Jacques Olier. Ce dernier, curé de Saint- Sulpice, à Paris, avait fondé une Compagnie de prêtres - les Sulpiciens - consacrés à la formation du clergé. Jean-Jacques Olier est, avec Bérulle, Vincent de Paul et Jean Eudes, l'un des fondateurs des séminaires en France.

Les trois prêtres à l'origine de la Congrégation - les abbés Jean Blachère, Claude-Martin Coste et Jean-Baptiste Chabanel - reçurent leur formation sacerdotale au grand séminaire de Viviers, dirigé par les Sulpiciens.

Ainsi s'explique qu'ils donnèrent à leurs religieuses l'amour de la dévotion aux Cœurs de Jésus et de Marie.

Jésus-Christ Notre Seigneur est votre véritable Chef (1)) et vous êtes un de ses membres.
Il est à vous comme le chef est à ses membres
Vous êtes à Lui comme les membres sont à leur chef Non seulement il est à vous, mais il veut être en vous

Il veut que tout ce qui est en Lui soit vivant et régnant en vous : son Esprit dans votre esprit, son Coeur dans votre coeur, toutes les puissances de son âme dans les facultés de votre âme...

Il n'y a de véritable Vie pour vous qu'en Lui seul qui est la très unique source de la vraie vie...

Et par conséquent vous ne devez avoir qu'un même Esprit, une même âme, une même vie, une même volonté, un même sentiment, un même coeur avec Lui.

Or, les grandes choses commencent dans un chrétien par le Baptême. Elles s'accroissent et se fortifient par le Sacrement de la Confirmation et par le bon usage qu'il fait des autres grâces que Dieu lui communique. Et elles reçoivent leur souveraine perfection par la Sainte Eucharistie.

Saint Jean EUDES

(1) le chef= la tète - Colossiens 1,18 : « Le Christ est la tête du Corps qui est l'Église. » Corinthiens 12,27 : "Vous êtes le Corps du Christ et membres chacun pour sa part.

SPIRITUALITE

L'Ecole Française de Spiritualité a beaucoup marqué le clergé ardéchois, puisqu'à Viviers s'ouvrit, en 1650, un des tout premiers séminaires de M. OLIER.

Celui-ci, chez ses parents, avait rencontré François de Sales. Il connaissait bien Velay, Auvergne et Vivarais, pour y avoir fait des missions avec les Lazaristes, et pensait y consacrer sa vie. Pourtant l'importance de la formation des prêtres l'emporta et il créa la Compagnie de Saint Sulpice.

Au 18e siècle, le climat spirituel de l'Ecole Française se maintenait.

Par la méditation de Jésus-Christ, il s'agit de contempler Dieu et de s'engager dans l'Eglise "en se laissant à l'Esprit", comme l'écrivait M. Olier, guidé par le Père de Condren. Adoration et esprit de charité sont donc les buts de la vie chrétienne et de la vie religieuse à St Julien et à Etables. Le Père CHABANEL termine ses textes par "Dieu seul" et organise des écoles catholiques, le service des malades, le soin des églises dans les villages alentour. Même zèle à St Julien, où le Père COSTE est très soucieux des plus pauvres et ne se résout ni à l'ignorance, ni à la misère.